La souveraineté est attributive de pouvoirs, et tout pouvoir doit être contrôlé. Cela suppose une mise en place d'institutions nationales et non gouvernementales pour la protection et la promotion des droits de l'homme. Des institutions nationales efficaces, une presse indépendante et une fonction publique impartiale s'attelant à gérer les fonds publics et à fournir des services d'utilité collective avec efficacité.

On assiste, ces dernières années, à la montée en puissance du rôle de la société civile dans la gestion des affaires publiques et internationales: respect de l'environnement, problèmes de santé, questions liées à l'éducation, droits de la femme, protection des enfants et des groupes vulnérables, désarmement, droit du travail... Une société civile active et partenaire dans la gestion des affaires est l'une des principales conditions d'une bonne gouvernance; elle constitue le garde-fou idéal des abus de pouvoir et maintient les aspirations populaires dans le giron des préoccupations gouvernementales. Plus le débat est public, plus le pouvoir est décentralisé, et mieux l'émergence d'une société civile organisée responsable et participative est assurée.

Grâce à la bonne gouvernance, la souveraineté nationale retrouve ainsi son essence et sa raison d'être: elle doit être au service de ses citoyens, pour l'accomplissement des droits humains et pour la solution de leurs problèmes majeurs. Lorsque le pouvoir n'est pas capable de protéger les citoyens et leurs droits fondamentaux, il doit rendre des comptes... «L'Etat est au service de sa population et non le contraire. La souveraineté de l'individu s'est trouvée renforcée par une prise de conscience renouvelée du droit qu'a chaque individu de maîtriser sa destinée.»

Confrontés à la montée des « savoirs » et de la complexité, les systèmes républicains s'avérant ensevelis sous la société de consommation, il est alors proposé de « passer de la démocratie d'opinion à la sémiocratie ». Cela suppose d'inventer une méthode de dialectique sociale qui permette à la société de faire coproduire par ses citoyens son système de valeurs, à travers des méthodes participatives favorisant l'exercice de la responsabilité intellectuelle. La sémiocratie est alors définie comme « un mode de gouvernance qui permet de définir ensemble le sens de l'action à long terme, en associant les experts mais sans tomber dans l'écueil insurmontable de tenter de transformer chaque personne en expert sur tous les sujets ».